Ce peu
De continuité
Qui s’accélère
De la cendre
Qui ne cesse
De se répandre
Sur des plaies
A ciel ouvert
Il reste de ces
Années maudites
L’engloutissement
De ce qui fut
De ce qui ressemblait
A quelque chose
De trop grand
Pour être écrit
Go To The Devil
Ce peu
De continuité
Qui s’accélère
De la cendre
Qui ne cesse
De se répandre
Sur des plaies
A ciel ouvert
Il reste de ces
Années maudites
L’engloutissement
De ce qui fut
De ce qui ressemblait
A quelque chose
De trop grand
Pour être écrit
Tel est ce parcours
S’il se poursuit
Les yeux braqués
Sur la peur
Comme elle se regarde
Toujours
Ce mal immense
Qui nous ronge
Que l’on détruit
A la vue des virages
Et de leurs mauvais
Souvenirs
Plus de corps
Des putains
De virages
Nos têtes
Entre les mains
Puis le papier
Silencieux
Tu soulèves
Le couvercle
Tous les objets
Du monde
Semblent
Apparaitre
Autant
De symptômes et
Des perspectives
Intérieures
Là où l’on fait
Mourir les images
Là où l’intimité
Se cache
Là où tu viens
Mourir un peu
Loin de l’univers
Sonore
A l’égard
De tout
Ce qui abime
Contre le bruit
Ephémère
Son bourdonnement
Diffus et incessant
Que tu stoppes
D’un coup
Pour le silence
Intérieur
Qui se répercute
D’une existence
A l’autre
Jusqu’à Celan
Peut-être
Pas si loin d’ici
Pour consumer
Les tensions
Eloigner
La part
Epuisée
Ça tombe
Comme un soupir
Ça prend la fuite
Comme la plupart
Des gens
Dans le calme
Et l’immobilité
De l’acceptation
Ce que l’on ne peut
Jamais arranger
Comme un chemin
Conduisant
Nulle part
Tous ces croisements
Autant de mutations
De passages en question
Que l’on rédige
Noir sur blanc
Cette légère morsure
A la beauté mortelle
La ligne générale
D’une trajectoire
Toujours fidèle
A grand renfort
De mouvements
Sur la page
Contre le grand vide
D’une éternité
Trop immobile
Pour être humaine
Contre les journées
Délaissées
Et les nuits brûlées
Qui signent pourtant
Un univers
Là tout restait
Solide
Là où
Les mots
Obligent
Lumières
De novembre
Comme des ombres
Intimes
Que l’on devine
Seulement
Qui ressemblent
A des silences
A leurs histoires
Enfouies
Des scènes étranges
Qui ne sont plus
De ce monde
Ça parle
De dignité
Et de solitude
D’être ainsi jeté
Jeté au monde
De s’arrimer
A des souffles
Des mots que
L’on habite
Comme une
Armure
Et d’étendre
A l’infini
Ce qui respire
A nouveau
Il est question
De maintenir
Ce qui peut
L’être encore
Dans le désordre
Ordinaire
Ce genre
De chose
Comme une langue
Qui se cherche
Il est question
De tenir
De regarder
La peur complexe
Comme un acte
Augmenté
D’en sortir
De sortir
De terre
Comme un mouvement
De l’âme
Qu’il suffirait
De saisir
Juste des résonances
Dans une rue oubliée
Des portes qui s’ouvrent
Et des liens imaginés
Comme on se réveille
Enfin
Dans cette obligation
D’un monde intérieur
Que l’on éclaire
Ainsi
Du chaos tu retires
Des rires cruels
Quelque chose
Comme un espace
Qui défigure
Dans la sueur
D’un jour
Trop pâle
Quelque chose
Comme la souffrance
En plein vol
Que l’on suit
De trop près
Tu enrages
Contre la lumière
Et sa colère
Qui ressemble
A la chute
Du chaos
Tu retires ça
Nul éclair utile
Donner signe
De vie
Faire semblant
D’ignorer
Le désespoir
Regarder
Ce qui envahit
Le ciel
La ville qui
Recommence
Les yeux lavés
Par des larmes
Et la fissure
Du silence
La combler
Par des pensées
Brisures
Tu cherches
Des antécédents
Des automatismes
Comme des armes
A ranger
Toutes ces
Années mortes
Qui sautent
Les unes après
Les autres
Alors qu’ici
On retrouve
La vie du monde
Et ce trait
Toujours neuf
D’un sens
A peine
Dissimulé
Ca entraîne
Tant de phrases
De choses sans
Racine visibles
Bien trop profondes
Bien trop loin
De son ancrage
Rien d’insensible
A ce monde enfoui
A ses silences
Qu’on admire
Et ses forces
Qui n’étaient pas
Si vastes
Sans l’injure
Du parcours
Un sursaut
Tu retombes
Un mieux
Tu t’effondres
Ce temps s’arrête
Puis se met
En marche arrière
Putain tout
S’efface
Se désintègre
Une balle qui te frappe
Dans le dos
Un sursaut
Tu retombes
Un mieux
Tu t’effondres
Ce temps s’arrête
Te ramène
Des années
En arrière
Et toi
Devenu
Si frêle
D’avoir tant
Perdu
Tu retombes
Et te relèves
L’âme tendue
Comme un arc
Au rythme
De la conscience
Tout ce qu’on déclare
Fait de l’œil
Au tragique
Des phrases
Et des verbes
Presque toujours
Sous la pluie
Presque toujours
Avec toujours
Cette idée
D’en sortir
Un jour
Au rythme
De la conscience
Et de tout
Ce qui passe
Et explose
Au visage
Les pleurs
De toute
Une vie
Cela ne fait pas
Chavirer
Ça porte seulement
Des réponses
Et des fragments
C’est qu’ils
Façonnent
Des vallées
Intérieures
A peine visibles
Des chemins
Frissonnants
Enterrés
Il y a bien
Une autre
Espérance
Celle dont parle
Dickinson
Sans l’injure
De la mort
Cette force-là
Qui emporte aussi
Le vif et son ombre
Et tout ce que l’on devine
Sans vraiment le croire
Et tout ce l’on devine
Sans vraiment le voir
Ca contient
La vitesse
Et le manque
En un mot
L’absence
Ca contient
Le vide et
Son regard
La vie et
Ses lieux
Le scintillement
D’un ciel
Et des pensées
En boucle
Contre l’épuisement
Tu croises
Les tensions
Comme les morts
Les plus enragés
A ne pas se faire oublier
Alors tu t’affranchies
Du sens des mots
De tout ce qui encombre
Cet avenir envisagé
Comme un acharnement
La tentative désarmée
D’un corps en mouvement
De tout ce qu’il en reste
Les écarts à répétition
Cette façon de survivre
A chaque lettre ajoutée