L'éclaircie

Si seulement

Attendre attendre

Pouvait suffire

Eloigner cet air

Maussade

Le genre de tour

Que l'on fait sur soi-même

Dans cet espoir

On devine la suite

On regarde au dehors

Si seulement

Disparaître disparaître

Pouvait suffire

Le genre de tour

Que l'on s'inflige

Un jour il faut bien

Prendre du poids

Et se glisser

Dans un air

Sans âge

Empreintes

Je regarde ce visage

Ses plus mauvaises marques

Comme une sortie principale

Je regarde ce visage

Son calme abîmé

Ca fait comme une fumée

Discrète et douloureuse

Je regarde ce visage

La lumière qu'il renvoie

Cet endroit que l'on regrette

Cet éclat qui se perd

Dans une ville adorée

Tous ces détails à l'appui

Que l'on suit pour survivre

Ailleurs on ne pourrait pas

On ne pourrait que s'enfuir

S'ériger en souvenirs

Assassinés en dommages

Et regrets

Nos Causes

Les doigts qui

Agrippent

Les pensées

Qui se grippent

Les images ainsi

Se tordent et

Nous portent

Si l'on part

De ce principe

De nos murmures

Contre les murs

Incurables

Nos corps sont

Des causes

Contre les mots

Ensanglantés

De ces bras

Nous tombons

Lumières éteintes

Dans les heures

De la nuit

Qui nous griffent

Doucement

Coeur Battant

Tu avais la tête baissée

Tu t'approchais lentement

De cette bouteille

Qui sera d'encre

Tu disais bien assis

Au milieu de ton crâne

Que tu n'arrivais plus

A respirer

Bien sûr c'était légal

Bien sûr tu pouvais

Dans la seconde

T'enivrer

Les paupières fermées

Tu pouvais goûter

A cette obscurité

Et de la bouche

En suivre les chemins

Tu ne faisais aucun bruit

Pour ressentir la douleur

Le corps pressé pourtant

D'en sortir

La Peine

Plus vraiment la peine

Plus vraiment la peine

D'y croire

On se laisse

On se laisse

Tomber

On sait bien

On sait bien

Qu'on finira

Par se relever

Plus vraiment la peine

Plus vraiment la peine

De compter

Les voitures brûlées

On sait bien

On sait bien

Qu'elles seront

Remplacées

Plus vraiment la peine

Plus vraiment la peine

D'attendre le retour

Du soleil

On sait bien

On sait bien

Qu'il ne pourra rien

Contre les sombres

Pensées

Plus vraiment la peine

Plus vraiment la peine

De s'arrêter net

On sait bien

On sait bien

Qu'il faudra

Repartir

Plus vraiment la peine

Plus vraiment la peine

De se dire guéri

On sait bien

On sait bien

Qu'elle finira

Par revenir

La Poésie des Mondes

Avec une espèce

De douleur

Qui court

Les rues

Des secousses

Nerveuses

Qui s’emparent

Des arbres

Leur beauté

Soudain agressive

L’esprit tranchant

De ces formes

Sur les murs

Le tumulte

Ainsi dessiné

Nous parvient

Comme un désordre

Discipliné

Il en reste seulement

L'architecture

Et les perspectives

Et parfois des

Sculptures

Bâtir et décorer

Ce que l'on

Fait de nos vies

E.F

L’équilibre nouveau

Ressemble

Aux voix déchirées

A ces vérités mouvantes

Qui ne s’épuisent

Jamais

C'est un poème

Sans borne

Que l'on porte

Toujours

Déchirant

Âpre sans doute

Mais qui donne

Un souffle

Plus régulier

Pour absorber

Les fragments du

Monde

Mouvement

Dans la lumière
Et le silence
Les mains croisées sur
Le temps 
La mort
Et les années 
Qui passent
Et se passeront
Sans

Doucement envahi
Par ces mots
Qui ne peuvent
Dire autre chose

 On en subit 
L’étreinte et 
Les gestes brûlants
On ose pourtant
Vivre avec

Fidèle à jamais
A ce drame
Sans l'histoire
Il est son âme
Et sa forme

Douce-Amère

Il ne fait pas

Bon se résigner

Plutôt vivre dans

Un hiver lucide

En dévorer les froids

Son réquisitoire

En forme de froides

Architectures

Qui ne font jamais

Oublier les coups

Si durs dans le soir

D'une vie

Comme en son cœur

A la façon

D'un art déplorable

Dans lequel

On plonge

Contraint et forcé

Avant d’en voir

L'infime beauté

Et rien d'autre

Etincelant

Au fond

De la nuit

Le ciel chante

Sa plainte

Et se montre

Menaçant

A l’intérieur

C'est entendu

On pratique

Le calme inquiet

On se rappelle

L'enthousiasme

Trop vif d'une

Jeunesse qui a fini

Par pleurer sans cesse

Avant de guérir

De ses consignes

Absurdes

De furieux éclairs

Qui vont d'ici

A ce corps allongé

Prière

Je vous prie

De recueillir

Le souffle déformé

Son explication

Impossible

Sa guérison

Que l'on découvre

Par la pensée

Je vous prie

De compter

Les maladresses

De les maudire

Peut-être

De jeter les

Quelques paroles

Étranges

Je vous prie

De suivre les

Lignes de ces

Lèvres

De respirer

A peine

Son Prochain

Comme déshabitué

De la manne du ciel

De ces courses

Comme des emballements

De toutes ces choses

Que l'on voit sur

Les visages

Ceux que l’on voit

Dans ces nuées

Qui courent les rues

Comme lavé des erreurs

De leurs plaisirs invisibles

Qui ne cessent

De revenir

En écrits nouveaux

De se propager

A la place

Des cris anciens

Comme retranché

Totalement du passé

Qui se recommande

Seulement de ces

Nuances profondes

Que l'on observe

Sur les corps

Protégés par

Des lieux communs