Miroir Brisé

Ma vie par
Ta grâce
Effarouchée
Prise dans la
Tragédie et celle
De ce monde

Le miroir c'est
Moi et ça ne
L'est pas

On pourrait se
Transpercer les
Tempes pour le
Dégoût

On n'aspire qu'à
La solitude partagée
Face à la ville
Détruite qui
N'est plus nôtre

Au Bord

Or voici que tout
Dire de la colère
Du choc métallique et
Des phrases clampées
Condamne à renaître

Elle régnerait
Puis par poignées
D'impulsions
Elle s'éteindrait
Dans la seule
Victoire

En faire alors des phrases
De fer qui refuseraient
Toute autre issue

Aubage

Un peu criminel

un peu l'ébauche

d'une pensée

je souffle sur tes

braises intimes

l'infime passion

insolente et même

irréelle

d'où le temps déjà

derrière que l'on

ranime ainsi

quelques baisers

sur tes veines rouges

quelques fils dorés

au coin des lèvres

des nuages et leurs

taches comme

des organes internes

chaque aube nous

reconnaît et nous

déchire

Approche

Approchant de toi

comme d'une

planète ambiguë

sans m'effondrer

dans le rouge

minéral d'une terre

poussiéreuse

nos corps retrouvés

fragile pensée

qui soulève le

temps les journées  

Les Choses

L'adéquation des choses

si peu criminelle

dans l'habitacle de

la chaleur et les yeux

grands ouverts

d'où ruisselle

l'absence et son

désir comme

des blancs rayons

de lumière comblant

le vide

de lui on reçoit

l'attente dans la

rue devenue

cette eau mirage

Contraste

Et toujours la pesante
impression
qui encadre l'
explosion de vie
de l'aube au soir

Partout à chaque
relief ici et là 
aux façades 
aux charnières des
rues 

Les heures passent
et repassent 
violemment parfois
ou se pendent 
à l'ennui

Pourtant dans la
nette blancheur de
ce matin -
qui déverse à jets
longs de superbes
rayons clairs -
elles m'encerclent
et m'apaisent

Blue-Back

A la faveur du souvenir…
Ce truc imprimé qui
S’efface avec le temps –
Autant peindre une
Sensation…Et mettre
En pièces son parcours –
Du composant à la
Pensée – supprimer
Les identifiants…Comme
Une espèce en voie…

Et son combat pour
Univers esthétique –
Autant se noyer dans les
Sentences…A partir
Des remblais…Combien
De souffles ont-ils comblés ?

A la faveur de quelques 
Trafics…Emaillant 
Les derniers verres -

Chant

De commune mesure
au sentiment de crise
debout effrayé
tout entier affligé

Je sais trop
qu’à la pointe d’un
soleil peut apparaître
un noir si profond

Qu’une prière écarlate
ne réduit pas

Ici nulle tristesse
plutôt l’entremise
d’une épée au-dessus
de ma tête

Nocturne

Au fond du
grand silence
la nuit se répand

avec des blocs
de chair venant
comme des baisers
se poser sur nos
carcasses malmenées

par les chocs hurleurs
des jours

nous sommes
enveloppés jusqu'aux
deuils faisant des
bruits d'hommes
à terre