De quelle apparence
est-on l’objet ? A quelle
heure sera-t-on emporté ?
Cette grâce accordée
puis retirée - en toi
je m’anime et je vis
comme il faut vivre -
sur le fil du rasoir
et ce filet de sang -
ce goût d’acier et
de chair mêlés je le
connais bien - et
même celui de
l’essence sur ma
peau - ce vêtement
déchiré - anonyme
et silencieux - de
quel courage je
peux me targuer ?
Moi qui vis alors que -
Tu en portes l’odeur
Désirable et désespérée
C’est la seule explication
Si simple pour évidence
La chose la plus difficile
A percevoir : ce qui coule
De source d’un savoir
Passé - revenu remonté
A la surface
Tu ne dis rien mais
C’est palpable et
Déchirant : s’élevant
Dans un ciel ombrageux
En train de changer
Et ce temps si rapide
C’est le serment qui
Emporte le corps et
L’esprit – tout
Comme ce qui se passe
En soi la vie devant
A prendre entre
Ses mains – ce n’est
Pas trop rapide
C’est juste le chemin.