vendredi 17 mai 2024

Reconstruire

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout parsemé
De tentatives
Et d’extases

Pour atteindre
Avec ce corps
Une ère presque
Vivable

Comme on construit
Une ville et ses
Lancinants vertiges

Et finir par recomposer
Pièce après pièce
Cette pensée complexe

Qui ressemble
À une épuisante
Accumulation

D’espaces inapaisables
Que l’on explore

Avant d’adopter
Pour ce qu’ils sont

Ces fragments que
L’on croyait épars

Alors qu’ils ne sont
Que le corps central
De notre vie

jeudi 16 mai 2024

Souvent

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chant du pont
Sa rumeur libre
Déracinée
Que l’on traverse

Avant qu’elle
Emporte

À l’assaut des
Nuages trop bas

Et suspendus
Entre ciel et
Matières

Ta silhouette
Traversant le
Tablier

Le geste incessant
De l’élévation

Alors que tu sais
Le seuil à ne pas
Franchir

Cette ambition
De l’édifice

Qui diffuse tard
Le soir les feux
De véhicules

Trop aveuglants
Pour être saisis

mercredi 15 mai 2024

Ainsi Dérobé

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Capturé par
La fixité d’un
Cliché

Sa dimension
Abstraite

Que l’on maîtrise
Trop bien

On s’est vu
Prisonnier

Inopérant

Bien trop
Attaché à
Ce monde
En soi

Figurant toujours
Ce mince filet
Tendu au-dessus
Du vide

Raccordant les
Rives opposées

Reliant les espaces
Et le temps

Mais tombant sans arrêt

mardi 14 mai 2024

Redécouvrir

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ça prend la nuit
Après avoir
Capturé le jour

Pareil au souvenir
Glissant

À notre part
Suspendue

Presque invisible

Comme une impasse
Où la pluie s’engouffre

Après avoir envahi
Tout le reste

Reste son rire
Attendri

Sur tant d’impasses
Ainsi rendues à la vie

Où l’on rapporte
Notre passé
À la source

D’anciennes voies
Abandonnées que
L’on redécouvre

Exactement comme
L’écho nous revient

De cette inflexible
Souffrance

lundi 13 mai 2024

La Hauteur

 

 

On semble

Danser

 

On ne fait

Que tenir

Debout  

 

Maladroitement

 

Sorte de course

Contre soi

 

Sans pouvoir

L’expliquer

 

De pensées

Non recueillies

À temps

 

Ou trop vite

 

L’image  

De tout

Ce qu’on voit

 

Distingue plutôt

Dans l’urgence

D’un pont levé

 

Et tous les détails

Qui nous traversent

 

Dans un accès

De douceur

 

En lieu et place

De tous ces flux

Qui nous portent

 

Et nous élèvent

 

 

 

vendredi 10 mai 2024

Anhydrie

 image

 

J’éviterai les impasses
celles qui vous tuent
les mers asséchées
les fleuves détournés
de leur cours - les
villes aux sirènes
assourdissantes
Je ferai en sorte
d’oublier - de ne pas
encombrer les vies
les couloirs - pour
qu’une pluie douce
son calme tépide
supplante l’anhydrie -
Sans attendre
la pluie - sans
l’attendre - elle et
son cortège acide
Je plonge tête la
première dans
ce nuage broyeur
de noir - ce nuage
cassandre couleur
ponce  - tête la
première dans ce
déluge  l’image
de la nature exacte
Cette exacte peinture
d’un réel à peine -
à peine entrevue
pourtant
 

mercredi 8 mai 2024

Tout ce Temps

 


De la brume
Ou du brouillard

Comme seule
Géographie
De son monde

Tout ce temps
Des paysages
Inconnus

Comme seules
Formes tirées
Du silence

Ou des contours
Impossibles de
Ses pensées

Jetés comme ça
A la face des quartiers

Sans que l’on puisse
Dire d’où l’on tient ça

On ne peut
Que se jeter
Dans cette espèce
D’éternité

Que l’on pressent
Derrière tout
Ce temps

Toujours trop
Limité

Que l’on suit
Comme on trace
De son doigt
Un plan

Dans l’intervalle
Offert


mardi 7 mai 2024

Verse

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour suivre
Ce cortège

Son bruit et
Sa lumière

Ce monde
Brisé que l’on
Porte en soi

Qui fut souvent
Désespéré

Avant de se
Relever

Jusqu’aux portes
D’une cité

De ses veines

Et de tous ces
Mots à verse

Comme une avancée
Sans réponse

Jusqu’aux portes
De son réveil



lundi 6 mai 2024

Étendues

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Souvent on a vu
Avant de se taire

De n’être que l’ombre
D’une solitude

Le corps trop lointain
Et l’esprit trop azuré

Comme on marche
Sur du vide

Les yeux perdus
Dans l’étendue
Construite

Qui à cet instant
Ne veut plus dire
Grand-chose

Ça passera
Ça passe toujours

Cet état mélancolique
Qui n’éveille que la mer

Là-bas comme une
Autre étendue

Dans sa nature
Apaisée

vendredi 3 mai 2024

L'ancrage

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On demeure
Tout entier
Dans ce havre

Bercé par le bruit
Des machines
Qui s’activent
Au pied de la tour

Loin pour l’instant
Des enseignes
Agressives

Qui déploient
Leur énergie

Aux allures
De paradis
Retrouvé

Ou d’aveuglement
Temporaire

Autant d’échappées
Où nos circuits
S’apaisent

jeudi 2 mai 2024

Ma Plus Belle

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma plus belle routine
Est celle qui a refusé
D'en être une

Éclairant d'un coup
L'impossible
Que je combats

Puisque la vie
Est tout sauf une
Routine

Je suis au milieu
D'une autoroute
Depuis les premiers
Instants

Marchant entre
Le flot continu
Et mortel de la vie

Dans la survie
Toujours

Et l'envie toujours
De comprendre
Ce qui ne fait pas
La marche chaotique
Des choses

Ma plus belle routine
M'a pourtant tiré de là

Sans devenir ce corps
Ankylosé que l'on
Devient parfois

Dans le plus beau
Geste qui soit

Et la souplesse
Éternelle de
L'attachement
Vrai