vendredi 28 juin 2024

Ainsi au Monde

 


Derrière nos
Paroles comme
Un mouvement
Incessant de marées

La saveur mortelle
De gestes toujours
Les mêmes
Se heurtant au
Souffle de la pensée

Longtemps fantôme
D’un monde étranger

Avant de comprendre
Le signe même des
Abîmes intérieurs

Ce qu’ils déploient
En soi et tout autour

Comme on devient
Poème et cité

Que l’on apprend
La présence

Et l’apaisement



jeudi 27 juin 2024

Trouvé

 

 

Flotte ainsi
Entre jours
Fuyants et
Rues étroites
Cette sorte
De vide

Ou de trop plein

Quand on ferme
Les yeux

Même au milieu
De la foule et
Des vastes chantiers

Pour voir un ciel
Rendu à la clarté

Où les visages
Se retrouvent

Pour devenir
Celui qui se
Retrouve

Ou qui se trouve

Enfin devenir
Autre chose
Qu’une entité
Contradictoire

Lancée dans la ville
Et son chaos

Dans son flot
De routines

Et de pensées
Envahissantes

mercredi 26 juin 2024

Identifié

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Si l’on cherche
Jusqu’à l’invisible
Les regards perdus

Dans la tranchée
Inondée de soleil

Trop loin désormais
De ces rumeurs

Couvertes par le bruit
Des rames et des trams

Les fils renoués
Alors que doucement
S’affaisse l’isolement
Forcé

De ces routes
Jamais abouties

Toutes ces phrases
Lâchées au bord
De la pénombre

De ces natures
Ennemies

Réconciliées



mardi 25 juin 2024

Ouverture

    


L’ultra violence
Autour de nous

Comme on porte
La mort en soi

Et qu’elle se heurte
À toutes les autres

On en fait
La traduction
Moderne
De notre refus

Le cœur résistant
Désormais à nos failles

Comme il faut
Conjurer l’obscurité

Cette inquiétante
Étrangeté tout juste
Reconnue

Que l’on apaise
Pour tout retour
À l’origine

Quand aveugle
On se cognait
Contre les murs
De nos angoisses

Et que l’on découvre
Tous les passages
Qui relient nos îlots

Quartiers fermés
Que l’on ouvre

Pour un autre
Espace consolé

 


lundi 24 juin 2024

Nocti

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rien de la nuit
De sa musique bleue
Qui éclabousse
La vie dehors

Sur des trottoirs
Illuminés

Rien ne traverse
Ce temps à peine
Suspendu

Comme une route
Abandonnée

Fissure dans le
Paysage et nos
Visages endormis

Posés sur un
Sommeil
Déchiqueté

Par les preuves
D’une existence
Captive

Entre les mains
D’un forcené
Qui n’aime plus
Le jour


 

vendredi 21 juin 2024

Egaré

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans nos songes
Métastables se jouent
Pourtant l’inconnu

Ce lieu où l’on était plus
Sans rien trahir
De nos mystères

De tous les silences
Familiaux comme
Autant de gouffres

Et de natures trop
Atypiques

Ces grands jours
Mauvais de l’enfance
S’affaissent
Derrière nous

Et tout s’écrit
De nouveau

Comme on surgit
Indésirable

Dans le désordre
Aux heures
De pointe

Éparpillé dans
Nos contraires

jeudi 20 juin 2024

Structure

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a de quoi
Dissoudre les mots

Les projeter

Dans un mouvement
Sur lui-même

Et faire de
L’infini terrifiant
Son territoire

Parfaite construction
Dans la blessure
Du vide

Qui ne cède rien
Aux apparences
De la vie

Jusqu’à l’écho
De ses pleins

Qui donnent vie
Aux façades inertes

Comme aux corps
Dans l’espace

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           


mercredi 19 juin 2024

Vivant Toujours

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même réduit à
Ce bout de terre
Neurologique

Où l’on coupe court
À tout ce qui touche
Le fond

Mémoire libre
De s’inventer
Et de poursuivre

Ce qui meurt
Ou se perd
Dans la normalité
Trompeuse

Ces longues artères
Éventrées qui redessinent

Et revisitent si brutalement
Les siècles

Et nos marches



mardi 18 juin 2024

Dual

 

 

C’est trop d’offrande
Pour se détourner

Donner ses raisons
Si loin de la  norme

Comme si l’existence
Était l’obstacle

Entre le sol et ses
Dérives au ciel

Écartelé presque

Entre ce que l’on
Répète et ce que
L’on conçoit

Comme ces quartiers
Étranges où se mêlent
Un futur encore à penser
 
Et toute l’inertie du passé

Et que dans la voix
S’éteint le seul
Lien au monde

L’étoile expirée
D’une présence

lundi 17 juin 2024

Le Pont

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le bleu que l’on porte

Au bord toujours
De ce gouffre

Enfin découvert

Dans l’infini
De nos possibles
Où git le mutisme

Avant de sentir
Enfin physiquement
Le poids de la terre

Dans le bruit effrayé
Que l’on traverse

Un pont
Étincelant
De sa blancheur

Comme on inverse
La douleur

Et tout le reste
Qui nous fait
Bien trop différent

Ce que l’on brode
Au cœur cité

Et d’apprendre ainsi
Que la vie nous défait

Et nous transcende

vendredi 14 juin 2024

Ville

 image

Du passé à celle

du présent - ou l’

inquiétude sournoise

adossée aux remparts

de l’insomnie – avec

l’âge on la prend avec

distance – après coup

on se dit que c’est

un beau ravage – un monde

acceptable – de cette

voix intérieure autorisée

par la violence – sentiment

d’étrangeté – la ville

ne bouge plus – elle

n’est plus cette masse

nerveuse et luisante

que l’on aime tant –

noir complet avant

de revenir peu à peu

à elle-même – ce qu’elle

est – court-circuit

permanent qui nous

débarrasse des tombes –

jeudi 13 juin 2024

Cosmopolite

 

 

Dérogeant
À ce qui doit
Mourir

À ces rues
Promises
Aux brutes

On préfère
S’assoir
Au milieu
Du monde

Où les plaies
Se referment
À la lumière
Des abandons

Survécus par
L’exil et la peine

Les paroles urbaines
Et l’éternel premier
Jour contre les
Murs de haine

Contre tout
Ce qui fait
Que le cœur
Éclate

Et que l’on glisse
Entre le crépuscule
Et la mer

Quand les mots
Deviennent
Matière


mercredi 12 juin 2024

Mutisme

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous les visages
Guerre ou mémoire

Tout ce qui vacille
Et nous ramène
Au trouble

Comme on fait
Tomber les murs

Un lieu pour
Disparaître
Aux chaos

Là où l’on cesse
De se perdre

Comme verrouillé

Entre les hautes façades
Blanches et le ciel

Où le corps est imperceptible

La pensée qui ressemble
À l’oubli de soi

Alors que ta main
M’arrive de très loin


mardi 11 juin 2024

À Venir

 

 

 

À regarder
Trop loin

Bien après
Ce printemps
Fragile

Qui ne sait
Où tomber

Et qui montre
Son triste
Visage de pluie

On se brûle

Fatigué

D’avoir vu
Par les fenêtres
Toutes les morts
Possibles

Les peines passer
Entre les mains
Comme du sable

Puis s’enfoncer
Dans un dernier silence


lundi 10 juin 2024

War Machine

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Tous ces faits
Parmi des années
En ouvrages déposés
Occupent nos corps


Leur cause est
Entendue
Comme frappée de
Stupeur


Devenant chronique
Presque contemporaine
L’histoire qui
L’emporte habituellement
Elle est toujours en
Fer et sa nature
Mauvaise


Le portait
D’une ville défunte

Même si

La nuit t’oblige

Qu'elle t’efface
Et t’effleure
Qu'elle sépare et
S’arrête à ton
Regard
 
Tout ce mal
Au monde
S’arrête
Pourtant ici

A ces couleurs
Comme des ondes

Broyant  tous
Les moments
Propices à la
Disparition
 
La nuit t’oblige

Alors elle t’efface
Et t’effleure
Elle s’agrippe à
Toi sans
Te souffler
Le moindre mot
 
On s’accroche
A ces couleurs

Comme à des
Sentiers cachés
Menant au
Monde clair

vendredi 7 juin 2024

Gravité

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le souvenir du noir
Des abîmes et de
Sa lumière

Où l’on creuse
Et voit plus clair

Là où l’on se reproche
De comprendre soudain
Les failles

Et de les porter loin

Là où la nuit
Toujours

De cet usage
Qui s’écoule

Comme une pluie
Déroutant nos pas

On y perd un usage
Douloureux

On y  gagne le son
Intérieur de sa
Paisible gravité


jeudi 6 juin 2024

À Ciel Ouvert

 

 

Cette vie inconnue
Qui n’en finit pas
De garder ses réponses

Son désir presque
Musical de tenir

De sa voix nue

Aux limites étranges
D’un corps à peine connu

Aux périphéries
Comme des chants
Résonnant entre
Les tours

Loin de ses propres
Colères

De l’être et du vivre

Par où tout recommence
Et réplique aux blessures


mercredi 5 juin 2024

Atypique



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers la fragilité
Qui n’est pas
Le désespoir

Comme on fabrique
Cet éclat

Dans ce chaos qui
Ressemble à celui
Des rues

Le miroir du passé
Aux allures d’exil

Cette fenêtre toujours
Possible vers le regard
Désespéré mais fécond

Combustible de ces
Mots comme de ces pas

À toujours traverser
Nos peurs effondrées

mardi 4 juin 2024

Contre

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Ce que la douleur
Et la tristesse
Apprennent
C’est qu’elles ne
Sont pas des buts
Enviables
 
La chair expiatoire
Tout ce que l’on confond
Avec le malheur
Ne sont pas des miracles
 
Seulement des songes creux
Qui mentent jusqu’au sang
 
Elles sont l’émeute grondante
A l’intérieur de soi
Que l’on réprime
Pour n’obéir qu’à
La lumière



lundi 3 juin 2024

Sauf

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce n’est donc
Qu’une vie

Une fenêtre
Possible

Quand elle
Défaille

Ou se réfugie
Dans les sources

Au-delà d’un chiffre

Ou d’une mortelle
Limite

Quand on garde
Le murmure de
La mégapole
En tête

Comme une ligne
D’horizon

Qui se pose sur
Cette étrange
Mer intérieure

Au milieu de la
Transparence