lundi 30 novembre 2015

Sur l'absence
















J’imagine retrouver
l’unité d’une
ombre trop bleue –

celle qui se projetait
sur le trottoir – et ce
bruit de pas comme
une entorse – j’imagine
que le temps n’est
plus fracture – qu’il
n’achève plus l’
espace – que mon
regard ne s’arrête plus
sur l’absence –

je préfère voir
dans les ruines
ce qui reste de
fondations – et
me dire présent
dans l’imperfection

et détruire
le sentiment
coupable qui
te fait tant de
mal

jeudi 26 novembre 2015

Toucher















Si par l’abandon
on entend
la nudité des corps
et des sentiments
dans chacune des
lignes de ta peau
je vois des phrases
je vois ton évasion
et tes remparts

le toucher froid
de ton âme
que mes mains
comme une
écharpe essaient
de réchauffer

je ne suis qu’une
lecture de ça
de ces blessures
comme on bat
la mesure du temps


Broken Lots
















Se faire violence,
garder une trace
de tout, emporté
par ce déluge, garder
une trace de tout,


emporté par les
rappels. Se faire
violence, plonger
dans les archives,
en remonter des
quotidiens, pour
Androïd à présent.


Garder une trace
de tout, jusqu’à
l’overdose. Le
malaise, la terreur
si moderne. Que l’
on s’empresse d’
organiser et d’oublier,
déjà peut-être.


De transformer l’
extérieur, comme
une période sainte,
easy to please...
Des parcelles et des
corps...Se faire violence
malgré...Au mépris de
sa machine intérieure,
juste un peu shaken.



mardi 24 novembre 2015

Histoire
















La condition d’infini
peut se lire comme
sa fragilité – même
si les empreintes
s’effacent à l’image
d’un amour mal
décrit – même si
l’évidence ne disparaît
pas ainsi – cette lumière
figure bien ton nom -
comme  l’histoire que la
haine accélère –
mais que les cieux
sans accablement
anoblissent


lundi 23 novembre 2015

A l'écriture





















Tu m’as demandé
une vie qui ne soit
ni dévorée ni
dominée – d’éclairer
les violences même
les plus cachées

d’être seulement
le trait léger
d’une écriture à la
craie – de n’être le
dommage de personne
ni le rappel des
déchirures

on disait écrire
pour que l’
apparence n’
occulte jamais
l’agression

et que l’illusion
ne triomphe jamais
de ce qui est

on ne contredit
pas l’hiver on le
traverse – et de
la mort on peut
tomber sur l’amour



vendredi 20 novembre 2015

Suspendus





















Des mondes en résumé
où les morts vivent en
suspension – et brisent
leur pseudo-vies –

quelque chose
qui cesse d’exister
pour ceux démunis
de cette grâce –

et qui regardent
le temps comme
une cible – en lambeaux
de savoir éparpillés


jeudi 19 novembre 2015

Voie de Fait





















Je t’ai vue venir
Saine et sauve.
Alors qu’à mon
Préjudice je me
Donnais. Vivais
Claquemuré dans
Ces murs de ville.

Ils encombrent mes
Pensées et tu songes
Aux lames plantées
Dans ton esprit.
A moins que ce ne
Soient les notes perdues,
La démarche hésitante.

Est-ce pour ça que les
Heures s’enfoncent
Affolées par leur
Violence ? Ou par
Ces blancs qui
Parsèment, s’inclinent
A leur tour et dénudent

Les toits, balaient les
Phrases sur le compte
De la démence, dans
L’angoisse de chaque
Jour, ces dommages
Pour être. Je te vois

Venir, saine et sauve,
M’entraîner à mon
Corps, pas si défendant,
A ta parole sans limites.
Et moi je tombe des nues,
Trop gravement affecté
Puis saisi par ta majesté.

mercredi 18 novembre 2015

Opticks















Précieusement préservés
comme la violence
des contrastes qui mettent
en lumière les jeux d’
ombres sur ton corps

le plus beau des mortels

le mystère dans le ciel
qui se détache en poudre
colorée et qui tente
de soustraire la ville
à la nuit

mardi 17 novembre 2015

Carné





















Que reconnaître
et transmettre
et comment s’
attacher encore après
l’instant

celui qu’Hyvernaud
a tant décrit comme
aux pires époques

« ca ne se résonne pas »
pour ceux qui l’on vécu
pour ceux-là et ceux-là
seulement on entend
pleurer – encore dans
la fumée de leur
condamnation

alors on navigue on
relit le « Septième Carnet »
puis on se tait

lundi 16 novembre 2015

Resonance





















Prendre soin de ne
pas fermer, de laisser
derrière soi. D’un geste
intime, disons plutôt
moins détaché. Son
empire reçu d’une
main si froide. Blanche
de sa disparition, sur
le chemin. Au bout du
rouleau, comme il
disait...
  
Il se rappelait pour-
tant son adresse, le
chapiteau en béton
Freyssinet , et parfois
même du code à
6 chiffres. Refaisant
sa danse favorite,
alors que les premiers
trains s’ébrouaient.
Les poches sûrement
vides et le regard
trop joyeux pour être
heureux. C’est une
  
«sensation particulière
que d’être suspendu entre
ciel et mer»...De repasser
là où résonne encore...


vendredi 13 novembre 2015

Beauty Treatment





















A ce travers
porté comme
un jean ajusté,
venant rompre
le droit fil, et qui
confère cette élé-
gance cassée.


Un rivage au gris
délavé, par le
trop plein de lumière,
et de langue morte.
Un clair profond,
autant que ce
boulevard élancé.
Qui tremble sous
la blancheur, et
les pas renaissants.


Tous les feux,
comme un orage
cruel, brûlant,
recrachant l’inutile,
aux courbes laides.
Pour un effluve
parfait, dans ses
cassures.

jeudi 12 novembre 2015

Consecrated















Vite…Pour le temps qui
S’écoule – entraînant
La colère – le temps d’un
Son modifié – d’une
Spirale corrompue…Le
Bruit de la vie…Rayé
De la liste… Et comme
Une hérésie – fausse
Application – secours
Amputé…Se traînant
De problème en enseigne
Alcoolisé – guidé par le
Sceau de Salomon…
Est-il possible qu’un
Lieu pareil existe ?
Sans que l’on n'ait de-
Vant les yeux – le
Triste spectacle
D’une vue altérée…
Ces logements
Peu à peu désinvestis –
Alors qu’ils gagnent en
Valeur… Et s’enivrent
Des pluies silencieuses…

Là, par l’effleurement
de la terre enfiévrée
que tu deviens, je
retrouve la vue.


mardi 10 novembre 2015

Etre Peu





















Une seule nuit
pour ne pas succomber

nous portons ces mots
simplement vêtus
de nos ombres

entourés pendant la
sorgue d’attention
et de présences
faussement lointaines

de part en part
traversés


lundi 9 novembre 2015

Mégapole


















Le goût de la terre ferme
contre celui de l’absence
de tout ce qui se
désagrège – en horreur
ce qui se dérobe
c’est toujours la même
chose – voir dans ses
veines les rues d’une
ville infinie – y recevoir
plus que l’inspiration
y voir un avenir –
comme des ombres
en poche – c’est
toujours la même
chose – sentir des
vies dans le fond
ou l’espérance – mais
voir partout des vies
frémissantes – autant
de portes que l’on
ouvre le souffle
peut-être coupé –
mais dans cet
essoufflement il y
a encore le désir
d’avancer – d’avancer
et de fendre les foules
bénies – du sang
dans les plumes mais
en vie




jeudi 5 novembre 2015

A Ta Vie






















A l’état de silhouette
presque un supplément
d’âme – désirable au
possible – bouleversée
ou liquide ou furieuse
selon l’intensité d’un
trafic qui laisse tant
de traces – comme
lorsque tu photographies
l’invisible ou le trop net
ou l’entre-deux –
et te promènes avec
cette connaissance
particulière de ceux
qui savent le pire –
tu traverses l’
épaisseur du noir
et me consoles
sans le vouloir
tu me rassembles
moi qui foisonne
et souffre tant
parfois – et quand
je redécouvre
chaque jour et
chaque nuit tes
lèvres ourlées
je reviens à ta
vie


mardi 3 novembre 2015

Radiance
















Lumière qui vaut
sentence – qui se
risque à frôler le
néant – qui touche
au vif et dit la mort –

elle établit son
périmètre bien loin
de ton visage –
elle est juste un
habillage au plus
près du carnage –

elle ne sert qu’à
faire le clair en soi –

mais dedans il y
a la présence - le
secret message
de toi

lundi 2 novembre 2015

In This Light (2)





















Sous prétexte d’une
langue brisée

désirant devenir
le contraire
de l’illusoire

ce regard calme
à présent tout
plein de ta peau

la lumière soudain
si forte quand
on descend par
l’avenue luisante
de ce métal urbain

la violence du lieu
son beau tissu
rapporté de la mort

ma grande force
motrice

hier j’avais ce
possible désir

l’envie d’emporter
de précieux frag-
ments encore
hanté par la peur

ce nulle part fait
d’époques infirmes
de retards dans les
jambes d’infimes
puissances brûlées
vives

aujourd’hui je me
refais à ton jour